Dawei est notre dernière étape en Birmanie. La date d’expiration de notre visa approche. On vient d’apprendre qu’on peut y rester un peu plus longtemps en payant 3 dollars par jour supplémentaire, et on aurait presque hésité à poursuivre l’aventure ici. On se sent tellement bien ici qu’on n’a pas envie de partir.

Le programme ici est un peu identique qu’à Pha Han, location d’un scooter, visite des alentours, etc… Sauf qu’ici il y a la plage ! Nous partons donc pour trois jours sur la péninsule de Dawei, longue de 80 km, avec un bon scooter, un peu plus puissant et un peu plus neuf. Ce qui semble être une bonne idée, car on nous dit que les routes sont vraiment en mauvaises états.
C’est pas faux, les routes, quand ce sont des routes, sont bien cabossées avec parfois un peu de bitume, mais rarement. Il semble que ce soit les locaux qui la refont à certains endroits, avec leurs moyens et leurs matériels quels que peu artisanaux, pose de pierre à la main, puis le mélange qui sert à faire le bitume, se fait dans des gros bidons coupés en deux, avec un feu de bois dessous0 pour chauffer tout cela. Ils étalent tout cela avec des pelles. .
 A première vue, les femmes sont celles qui posent les grosses pierres sur la route, et les hommes étalent le mélange noir encore fumant une fois la surface aplanit par le seul engin moderne qu’ils ont : un tracteur.

Bref, le voyage secoue, mais vaut vraiment le détour. Tout d’abord, c’est un endroit qui s’ouvre tout juste au tourisme, il y a donc 4 hôtels dans la péninsule qui possèdent la licence pour accueillir les touristes. Le choix est donc limité, plus cher, mais surtout isolé.

Le premier jour, nous faisons une boucle pour aller voir des petits villages de pêcheurs. L’accès est perdu, et difficile, nous empruntons des chemins de terre qui montent, qui descendent, qui tourne à droite, à gauche. Là on se sent perdu en dehors des sentiers battus. Une petite fille qui aperçoit Marc se met à pleurer et courir vers sa mère. Peut-être le premier blanc grand barbu, quel choc pour elle.
Mis à part cette petite, tous les enfants comme les adultes nous saluent avec un grand sourire et de grands gestes. Comme dans tout le reste de la Birmanie, ici on se sent le bienvenu, peut-être encore plus ici.

Pour rejoindre notre première étape de la nuit, on empruntera un chemin/sentier où nous croisons un grand serpent vert. Nous assisterons également à l’apprentissage de l’anglais pour les jeunes d’un village organisé dans un temple au bord la mer. Ce sont les vacances d’été en ce moment pour les jeunes, mais ils viennent tous les jours près de la plage répéter leur anglais. Au sens propre comme au figuré, car en effet ils répètent des mots, sons, énoncés par leur professeur à un rythme soutenu et cela pendant une bonne heure. Nous échangerons avec un prof d’anglais qui nous offre à boire et des fruits, tout en nous expliquant un peu la vie du village, de la pêche, de l’importance de l’anglais pour ces jeunes, et aussi de l’arrivée du tourisme. Cette région est ouverte au tourisme depuis 2013, et ils en sont vraiment contents.

Nous arrivons en fin d’après-midi à notre bungalow, et allons-nous balader sur la plage, c’est dimanche, c’est le rendez-vous des familles, des jeunes, des moines qui jouent au foot, louent des bouées (faites à base de chambre à air de tracteur) pour courir après ou encore se baigner (tout habillés ici). Ils font aussi beaucoup de vélo sur la plage, du tandem surtout où ils sont souvent trois dessus. Certains souhaitent aussi prendre des photos avec nous, donc on se plie au jeu, entourant parfois d’une famille entière. On ne sait pas si ces photos iront sur leur frigo (quand ils en ont) ou si cela restera un vague souvenir sur leur téléphone, mais on s’en amuse beaucoup et eux aussi. Ils font aussi du scooter, souvent le jeune homme qui promène sa dulcinée. On les imite, on part faire nous aussi du scooter sur la plage, moyen écolo tout ça, mais on passe un moment agréable avec en fond un beau coucher de soleil et la vie joyeuse des birmans un dimanche à la plage.

Le deuxième jour, les fesses un peu endolories de la veille, on part vers la pointe sud de la péninsule. Encore plus isolée que la veille et avec davantage de locaux chaleureux. La route qui longe la côte est belle, la mer est bleue intense et il fait très chaud, comme souvent en ce moment.
Pour accéder à notre bungalow, il nous faut emprunter d’abord un chemin assez large en pente, puis bifurquer vers un chemin, qui ressemble à un chemin de randonnée pédestre. Le sentier est étroit, on roule doucement. Des dates au sol nous indique que cet accès a été cimenté par endroit en octobre dernier. Nous arrivons à destination bien secoués. Et là, c’est un petit peu le paradis, nous sommes dans un bungalow qui donne directement sur la plage. La plage est grande, la mer à 10 mètres. On est bien. La mer est chaude, il y a des vagues, ce qui nous permet avec des grosses bouées nous aussi de s’éclater dans les vagues. Quelques autres touristes sont là aussi en mode détente, coucher de soleil, bière et poissons grillés. C’est parfait et reposant pour terminer la Birmanie.

Nous reviendrons deux petites nuits à Dawei avant de filer vers la Thaïlande et de profiter une dernière fois de ces birmans si agréables et si paisibles et de cette ambiance pareille à nulle autre. La Birmanie restera à part entière.