Le 4 mai, nous devons donc quitter la Birmanie (ou rester mais payer 3 dollars par jour et par personne mais bon chaque chose à une fin). Le passage frontière que nous empruntons s’est ouvert il y a environ 1 an. Pour l’instant le seul moyen pour les étrangers de passer la frontière Thaïlandaise est le taxi. Quoi que nous croisons sur la route un homme qui faisait du stop. Vu le peu de voiture dans le coin, et la pratique peu courante du stop en Birmanie soit il y est encore, soit il a pris un taxi.
Nous sommes donc dans ce taxi avec un Italien et nous commençons par sortir de Dawei par une route, puis la route disparaît pour devenir un chemin, qui est extrêmement cabossé. Notre chauffeur ne changera pas sa conduite pour autant, c’est-à-dire que malgré les trous et les bosses, il ne ralentit pas. Ça frotte souvent sous la voiture. Kkkrrrrr… Nous devons faire quelques pauses pour que le véhicule refroidisse.

Nous mettrons 5 heures pour faire les 150 km qui nous séparent du poste frontière Birman.
Premier changement en arrivant en Thaïlande, la route : incroyablement bien délimitée. Côté birman c’est un chemin et une fois franchi le poste Birman et celui Thaïlandais : c’est une route. Une vraie lisse et sans nid de poules qui n’a rien à envier à nos autoroutes françaises. Si bien que pour rejoindre Kanchanaburi pour ensuite prendre un bus pour Bangkok, nous ne verrons rien, la douceur des routes Thai et le confort de leur véhicule nous endort.

Le soir nous arrivons à Bangkok. Nous étions tristes de quitter la Birmanie et donc pas spécialement emballés d’aller en Thaïlande, surtout pour ma part à Bangkok. Nous avions réservé un hôtel dans un quartier très touristique : des bars, des restos, des boites de nuit (et de jour), du bruit, de la foule, de la musique électronique (de merde, même si chacun ses goûts), des magasins de souvenirs, de massages, de tee shirts, des pubs pour monter sur les éléphants avec Sarko dessus (verdict) etc….
En état d’esprit de vieux cons que nous sommes, et surtout après la Birmanie, nous n’avons pas aimé ce quartier, même si c’est toujours intéressant et que cela satisfait la curiosité de voir cela. Je crois que nous avons vu autant de touristes en un soir dans cette zone qu’en un mois en Birmanie.

Le lendemain nous sommes allés nous balader dans plusieurs petites parties de la ville, car Bangkok est énorme. Nous sommes rentrés dans le palais royal et avons assisté au grand nombre de Thai qui faisaient la queue pour y entrer, habillés de noir et blanc en hommage à leur défunt roi (le roi est mort en octobre).
Tout au long de la journée, et dans le reste du pays également, nous verrons des affiches, banderoles, photos du roi, placardées en grands sur des immeubles, écoles, etc... On ne sait pas si c’était « une bonne personne », en tout cas il est vénéré, et ce partout.

Durant cette journée, nous verrons des temples, des Thai en deuil, des tuk tuk, beaucoup de circulation, tout cela pour finir à Chinatown (il y a vraiment un quartier chinois dans toute les grandes villes du monde). Nous nous régalerons en mangeant du crabe et la fameuse soupe Tom Yum aux fruits de mer.

Bangkok m’emballe moyen, peut-être du fait de la chaleur dans si grosse ville, nous décidons de partir le lendemain vers Ayutthaya, visiter son parc historique et ses anciens temples.
Ayutthaya est l’ancienne capitale Thai. Elle a été détruite par l’armée Birmane il y a quelques centaines d’année, donc la plupart des temples, ne sont plus que des vestiges. Cependant le classement de cette ville au patrimoine mondial de l’UNESCO permet à cette ville de continuer d’exister en préservant ce qu’il en reste et en le mettant en valeur.
Le premier soir nous ferons une petite balade à deux, pour essayer d’apercevoir le coucher de soleil. Ici il n’y a pas de point de vue, donc on l’apercevra furtivement se coucher entre des temples et des arbres. Peu importe, il se recouchera demain et après-demain, on en verra d’autre.
Sur le retour, nous nous sommes retrouvés nez à nez avec un varan. C’est un gros varan, impressionnant, et rapide. On le regarde donc à distance respectable.

Après Bangkok, Ayutthaya est quand même beaucoup plus calme et plus petite. Nous avons trouvé une petite guesthouse avec piscine (petit plaisir personnel de Marie, mais qui satisfera également Marc).
Le lendemain, nous avons loué des vélos pour se balader dans l’ancienne capitale et ses nombreux temples. Il est vrai que même si la plupart sont en ruines c’est quand même vraiment très beau, avec une alternance de temple gris, de temples rouges, d’anciennes, et parfois de nouvelles, statues de Buddhas. C’est vraiment très agréable. Le point fort de la ville est surtout les trois temples blancs qui sont encore quasiment tous debout, avec les cendres à l’intérieur de trois de leurs anciens principaux rois. Nous croiserons également un autre varan près d’un des palais qui satisfera les curieux et amateurs de selfies.

 Il y a aussi un parc à éléphant dans la ville. Bien entendu, nous nous y arrêterons pour pouvoir observer les pachydermes. Mais quelle tristesse, tous ensemble, parqués les uns sur les autres, avec un « dresseur » déguisé qui le montent, une nacelle pouvant accueillir de 4 à 5 personnes est montée sur l’animal, avec un parasol. Tout cela pour le bien être des touristes qui arrivent par bus en excursion à la journée, pour pouvoir monter la bête de somme qui n’a rien demandée à personne. Il y a peut-être une vingtaine d’éléphants et qu’est-ce qu’ils ont l’air tristes. 365 jour par an, ils sont là et plusieurs fois par jour ils se font monter dessus, en attendant dans un hangar leur tour. Spectacle que nous avons trouvé assez horrible et honteux.

Alors les Thai (au Laos ce sera la même chose) ont compris que beaucoup de touristes n’aimaient plus ce spectacle-là. Ils ont trouvé une alternative qui à mon sens est assez bidon. Mais là encore ce n’est que mon avis. Ils proposent des excursions où l’ont peu se balader à côté de l’éléphant pendant une ou deux heures dans la forêt (pas plus il ne faut pas fatiguer le touriste) et ensuite on peut aller se baigner avec lui.
Certes cela est sympa, mais cela revient au même que précédemment, sauf qu’on ne monte pas sur le dos. Il y a toujours plusieurs dizaines de personnes, voir plus par jour, qui s’agglutinent autour de la bête, et qui lui font faire des choses qu’il n’a surement pas envie de faire et le soir, l’animal éreinté de sa dure journée de labeur à supporter les abrutis qui lui tournent autour en essayant de faire le selfie le plus original possible, retourne tristement dans son enclos.

 Alors oui, on ne voit pas des éléphants tous les jours, et quand on en a l’occasion ça donne envie, mais s’il n’y en a plus, il y a bien une, voire plusieurs raisons à cela. Loin de nous l’idée que notre tourisme à nous deux, est exempt de tout reproches, entre les longs trajets polluants et autres paradoxes évident que comporte notre voyage, mais on est juste un peu fâché par ce tourisme-là, qui emploi ce terme si cher de nos jours : « éco-responsable ».