La descente vers le sud du pays se fait en bus de mi-nuit. Nous arrivons à Bago (grosse ville avant Yangoon) vers 4 heures du matin, et attendons jusqu’à 9 heures le bus pour aller à Pha Han. Nous atteignons Pha Han en milieu d’après-midi.
La chaleur continue à nous suivre, on arrive tout transpirant à trouver un hébergement dans nos prix. La aussi il n’y a pas une grosse offre hôtelière pour les étrangers.
Nous resterons trois jours dans cette ville, au programme : location de scooter pour visiter les alentours et effectuer l’ascension du Mont Zwekabin perché sur un gros rocher de 790 mètres et gravir ses 3000 marches environ.

Toujours en compagnie de Laure et Shank, nous partons le premier jour pour la visite des nombreuses grottes dans la campagne. Après 10 km, notre roue arrière crève. Ce n’est pas bien grave car il y a un garage, ou ce qui s’en approche le plus tous les kilomètre, voire moins, sur les routes Birmane. Nous trouvons donc facilement quelqu’un qui nous change la roue. Sauf que les rayons de notre moto semblent également très défectueux, en fait beaucoup ne tiennent plus.
Nous n’avons pas d’autre choix que de retourner à l’agence de location de notre hôtel, selon notre garagiste. Le gérant nous en repropose un autre, mais à voir de plus près, celui-là aussi est crevé à l’arrière. Pas de problème, il passe un coup de fil et 5 mn après, on vient nous en amener un autre. Au premier coup d’œil, celui-là semblait aller bien. Erreur ou juste pas de bol, 20 kilomètres, rebelote, deuxième crevaison de la matinée à la roue arrière. Bon là aussi, pas besoin de trop chercher, on a crevé en face d’un garage. On se dit que ce n’est pas la journée du scooter, on s’en souviendra de notre première location en Birmanie.

 Le reste de la journée nous ne recrèverons plus malgré les routes, il est vrai, qui sont d’un état plutôt aléatoires. Après nos péripéties de crevaison, nous rejoignons nos copains pour visiter une grotte. Le nom m’a échappé, mais c’était assez incroyable. La grotte est immense en hauteur et en profondeur. Elle fait office de temple, donc remplie de bouddhas de toutes tailles. On s’éclaire parfois avec le téléphone, et parfois ce sont des néons roses, bleus, ou verts qui nous guident (dans beaucoup de temples nous avons pu voir ces types de néons, de guirlandes ou de leds multicolores).
On entend et aperçoit des chauves-souris nichées en haut des parois, qui marquent d’ailleurs leur territoire sur le sol sur lequel nous marchons pieds nus (temple oblige). On suit trois moines qui partent en exploration avec une frontale au fond du fond de la grotte, où on doit se torde et ramper pour passer. Mais moins courageux qu’eux, on s’arrête rapidement et nous sommes obligés de faire demi-tour.
A l’une des sorties de la grotte, il y a un petit lac que l’on peut traverser en barque et atteindre ainsi l’entrée. Pour rappel, nous avons laissé nos chaussures à l’entrée. Après négociations, nous montons dans la barque que nous fait traverser le lac et passer sous une grotte, très jolie, et puis nous sommes arrivés ! La balade aura duré à peine 5 mn, et nous devons rentrer pieds nus à travers les champs secs et les chemins rocailleux. Moins bien cette partie et vu le prix qui nous a été demandé (le double pour les touristes étrangers) nous avons l’impression de s’être fait avoir. En fait on en est bien sûr. Nous sommes de nouveau « victimes » de notre teint pâle (même si on est bronzés, ici on reste des blancs), on posera maintes fois sur des photos pour les Birmans. Pour être honnête ce n’est pas pour nous déplaire, on se sent parfois comme des stars entourées de groupies.

Nous achevons notre tournée de grottes, en allant admirer la sortie de chauves-souris à la tombée de la nuit. On nous a dit qu’elle sortait à 6h20. Pas manqué, à 6h20 pétante commence un sacré spectacle à la fois odorant, visuel et sonore. Et surtout qui semble interminable. Ce sont des milliers de chauves-souris qui sortent et forment un nuage compact qui permet de les voir voler encore très loin au-dessus du lit de la rivière. Vraiment impressionnant.

Le lendemain, nous partons tous les deux avec un scooter qui fonctionne pour l’ascension du Mont Zwegabin. Au sommet du mont se trouve un temple qui semble mériter cette montée. Le jardin qui entoure une partie du mont est remplie de milliers de stupas, de bouddhas dorés dans la même position. L’endroit parait plus spirituel que le Mont Popa, où le nombre de touristes birmans venus faire des selfies nous avaient un peu refroidis.
Nous commençons l’ascension avec une tripotée de jeunes moines qui montent sans chaussures, et portent une ou deux briques. La montée se fait difficilement sous cette forte chaleur, il est 10 heures du matin mais on atteint facilement les 35 degrés voir plus. Les perles de sueurs se transforment en gouttes, puis en seau entier. Les marches quand elles ne sont pas abimées, sont hautes, le chemin raide et interminable. On en bave pour atteindre le sommet, on souffre vraiment de la chaleur et cela nous aura pris environ 3 heures.

On est bien contents d’arriver en haut de voir plein de singes qui mangent les déchets, oui car le lieu a beau être spirituel, c’est sale. Comme dans beaucoup d’endroits en Birmanie, les sacs et bouteilles en plastiques tout comme les divers emballages forment des déchets qui jonchent les bords du petit chemin que nous arpentons. La vue est splendide cependant mais cela gâche un peu le côté nature et spirituelle de l’ascension, on ne peut pas le cacher. Malgré les 3-4 panneaux sur la montée qui tentent de dissuader de jeter ses détritus, ils sont quand même bien présents. Il y a encore pas mal de boulot même si on peut voir des prémices d’efforts. Le temple tout là-haut est semble-t-il plus préservé, 4-5 touristes birmans, beaucoup de moines qui doivent loger sur place et de superbes paysages avec cette vue à 360° qui domine la campagne environnante. La difficulté de l’accès préserve le temple du brouhaha touristique et de ses conséquences négatives, et ce n’est pas pour nous déplaire. Bon maintenant reste plus qu’à nettoyer le chemin. Voilà après un coca, trois litres d’eau, 15 photos et 10 selfies avec les moines, nous pouvons redescendre par la même route qui s’avéra plus agréable que la montée.

Le lendemain, ça tire fort dans les mollets, mais nous ne marcherons pas pour continuer notre descente vers le sud pour atteindre Dawei. Nous prendrons d’abord un bateau pour rejoindre Moulmein, pour ensuite prendre un bus de mi-nuit (là encore) jusqu’à Dawei.
Ce bus ce fut une longue et désagréable expérience
. Pour se plaindre un peu, les sièges sont plus que passés, donc au bout de 30 mn, on a déjà mal aux fesses. Mon siège ne s’incline pas, celui de Marc s’incline trop. Il n’y a pas de clim’, donc on ouvre toutes les fenêtres, et il y a les hauts parleurs de la petite télé de devant qui sont au maximum. Les deux premières heures, ce sont des chants bouddhistes sur fond de paysages de temples et de bouddhas qui nous sont offerts. vu que cela dure 15min, ils le passeront en boucle plusieurs fois.
Dans un second temps, ce sera de la musique birmane à un volume très élevée là aussi et en boucle une grosse partie du trajet. Vu qu’ils n’ont pas de clip, ils mettent en fond visuel leur sitcoms nationaux. C’est comme si on regardait « Hélène et les garçons » avec « Emile et image » en fond sonore.

Par contre nous étions les deux seuls blancs dans le bus, ce qui nous a voulu de se faire offrir le repas du soir par un birman qui parlait quelques mots d’anglais et qui avait très envie de parler. Cela nous a bien fait plaisir.

Nous voilà arrivés à Dawei dans une forme olympique à 3h45 du matin, pratique ! Nous arrivons quand même à trouver un hôtel pour une nuit (nous ne payons pas pour celle-là, mais la prochaine. Ils sont arrangeants ces birmans) dans l’hôtel le plus sale que nous avons vu depuis 7 mois. Les draps semblent avoir déjà été utilisés, et sont mêmes un peu moites (de quoi ?), les serviettes qui puent le tabac idem, le mur jaune et le sol oscille entre morceaux de carrelage et béton. On sort nos draps de soie (merci maman !) et on finit quand même très bien notre nuit avant d’entamer notre dernière étape en Birmanie, la péninsule de Dawei, l’une des plus belles que nous ferons.