Si je mets ce titre c’est parce que j’y suis passé il y a quelques temps. 13 ans exactement. Et donc je ne peux pas m’empêcher de faire un comparatif. D’une part avec les souvenirs que j’en ai et d’autre part avec les autres pays que nous avons traversés jusqu’ici : la Colombie et l’Equateur.

Dès notre passage de frontière après l’Equateur et notre premier taxi que nous prenons avec une française (installée sur place depuis 5 ans) la différence se fait sentir. Les péruviens, en tout cas ceux qui travaillent dans le tourisme cherchent plus. Notre petite française avait déjà négocié les tarifs pour l’aller et le retour. Voilà qu’une fois arrivé à destination, il lui demande de payer plus en sortant, en inventant des nouvelles conditions. Son tarif ne double pas mais presque. Bien sûr ils lui expliquent cela avec le sourire mais bon, la pilule a forcément du mal à passer.

Juste après cela, nous montons dans un collectivo (petit bus collectif de 10-15 places). La plupart du temps ils n’ont pas de coffre et donc mettent les bagages (parfois très nombreux) sur le toit. J’avais pris l’habitude de monter dans le bus une fois que les bagages sont attachés, et bien attachés. Ce jour là je n’étais pas tout seul, une autre personne attendait que ces bagages soient fixés. Il était péruvien et lui-même me l’a dit : ici ce n’est pas très sur. Alors il n’y a pas de quoi s’affoler, ce ne sont pas des vols à mains armés ou toute sortes de trucs sordides, juste et souvent des petits vols qui peuvent bien te pourrir un voyage. Une carte de crédit, un passeport, des bagages, ce n’est pas grave de se les faire voler, mais c’est quand même bien pénible dans toutes les démarches que cela engendre. Si je dis ça,c'est que j’avais l’habitude de vérifier que mes bagages étaient attachés, c’est parce que les mêmes problèmes se posaient il y a 15 ans. C’est bien dommage comme je le titrais.

La plupart des problèmes que j’ai notés, et que Marie a également notés aussi sans qu’elle ait à faire la comparaison avec avant, ont pour cause l’argent. L’argent qui n’est pas réellement bien redistribué. A priori. Avant de poser un pied sur le sol péruvien, et comme à chaque fois que l’on arrive dans un nouveau pays, on s’efforce de lire l’histoire ancienne, mais surtout récente. L’une des choses qui m’avait frappé était que depuis 2003 (ça tombe bien c’est l’année ou j’y étais) jusqu’à aujourd’hui le nombre de visiteur avait triplé, passant de un million à plus de trois millions par an ( Bon je voulais vérifier sur Google combien il y en avait en France/ an mais le wifi ne fonctionne pas bien). Rien qu’à l’évocation de ce chiffre, on peut quand même se dire qu’il y a une rentrée d’argent supplémentaire importante et que l’impact sur la vie peut être conséquent. Il n’en ai rien, ou presque.

En parlant du Wifi justement. Nous sommes passés en Colombie et en Equateur juste avant. Pays qui s’ouvrent au tourisme depuis peu de temps, la Colombie pour les problèmes qu’on lui connaissait, même si c’est absolument sans danger aujourd’hui (quasiment) et l’Equateur, car plus petit et moins connu que son voisin péruvien. En Colombie, le Wifi était partout, et fonctionnait comme en France (si l’on peut comparer cela à quelque chose que l’on connait). Quand je dis partout, il était même fonctionnel dans la plupart des bus, et mini-mini bus (de 8 places). Ici il n’est pas dans les bus, qui sont pour beaucoup vieux et peu confortable. Même lorsque l’on paye plus cher pour plus de confort il n’est pas fonctionnel. Il est clair que le wifi n’est pas indispensable, surtout dans un bus, que ce soit de nuit (où l’on dort), ou de jour (où l’on profite des paysages). Cela est juste pour montrer cette différence de développement ( si c’est de cela dont il s’agit).

Autres points sensibles en parlant des bus, et transports, mis à part qu’il faut quasiment négocier tous les prix. En équateur, les routes sont justes parfaites, ici beaucoup de routes ressemblent à des chemins de campagne, où les nids de poules sont légions. Certes si vous suivez les grands axes touristiques, ou restez justement dans ces zones touristiques, les routes sont meilleures. Par exemple, celles qui entourent Cusco sont bien refaites, celles qui relient Huaraz (région très montagneuse) à la côte a été refaite (4 heures de trajet actuellement, au lieu de 7 précédemment, la route a été refaite l’année dernière). Autour des aéroports également, cela est plutôt agréable de circuler. Et ça s’arrête là. Sur ces sites, fréquemment visité, l’état a mis également pas mal d’argent afin de montrer un autre visage. En effet, des quelques souvenirs que j’en ai, certaines petites places de petits villages étaient seulement de terre battue, maintenant elles sont aussi belles que la place de la Republique (j’exagère bien sûr) mais juste pour préciser que sur ces sites touristiques l’état met le prix, et que sur tout le reste du territoire, eh bien mes amis débrouillez-vous.

Les péruviens l’ont donc bien compris, le tourisme est une sacrée rentrée d’argent. Donc tout est payant et tout est très cher, trop cher, plus cher que dans la majorité des pays, et tout augmente régulièrement. Alors quand vous visité ce pays, vous vous dites parfois « pffff… faut encore payé… c’est combien ?.... pffff… qu’est-ce que c’est cher ». Oui on est français, on a un pouvoir d’argent plus important que les habitants d’ici, mais parfois on se dit que même nous n’avons pas les moyens. On peut prendre l’exemple du Macchu pichu, qui est un immanquable. Vu que l’on ne peut pas le loupé, l’état a bien augmenté les prix. Pour y aller, il faut prendre un train (ou sinon faire des heures de bus et pas mal de rando, car il n'y a pas de route). 40km de train, 110€. Entrée du Machu pichu, environ 45€. Aller et retour en bus pour monter au site 20€. Donc voilà quasiment 200€ pour visiter un site, certes mondialement reconnu, mais quand même. Là j’ai pris l’exemple le plus cher, un peu facile, mais chaque petite chose visitée est payante. Cela s’entend, mais quand on voit l’évolution des infrastructures, routières et autres, on peut légitimement se demander où va l’argent.

Sans transition, un petit mot pour l’écologie. J’avais comme souvenir du Pérou que c’était sale, très sale, avec la plupart des déchets domestiques qui sont jetés partout ( réellement partout). Eh bien cela n’a pas changé. En passant la frontière, le long de la route de nombreux panneaux sont disposés et indiquent, sur un ton paternaliste, « ne jetez pas vos déchets, vous aimez votre pays ne le polluez pas ». En même temps que l’on voit ce panneau, cela n’empêche pas de voir un péruvien demander à son fils de jeter par la fenêtre sa bouteille en plastique de soda qu’il vient de boire. Alors il m’est apparu compliqué d’intervenir auprès d’un père vis-à-vis de son fils, cependant pour les enfants, pas d’hésitation, mais bon. Lorsqu’on était a Huaraz, on a randonné un après-midi avec des jeunes péruviens, de 14-15 ans. Il y en avait un qui était très curieux, et on a bien discuté sur beaucoup de sujet, notamment ce dernier. Il nous disait qu’à Huaraz, ils avaient de la chance car leur ville n’était pas « contaminée » (qui est la traduction verbale de polluée). Sur le retour de la randonnée, nous avons longés un cours d’eau, eh bien si ce n’est pas contaminé d’avoir des milliers de sacs, bouteilles plastiques, frigo et toutes sortes de détritus dans une rivière je ne sais pas ce que c’est, mais c’est triste.

Pour continuer sur ce sujet, en Colombie ils font le tri, en Equateur ils font également le tri, au Pérou non. Point.

Voilà les quelques points pèle-mêle qui parfois énervent, d’autres fois attristent, ou encore dépitent. « L’argent n’est pas un facteur de problème » comme dirait un ami célèbre, ici ça l’est quand même pas mal. Tout augment sauf les salaires. Comme ce n’est pas l’état qui va donner plus d’argent aux péruviens, le péruvien à bien vu que seul le touriste pouvait lui en fournir. Cela dénature clairement parfois la relation que l’on peut avoir avec certains d’entre eux et c’est bien dommage.

Une fois surmonté tout cela, on peut alors regarder le pays sous un autre angle et se dire : "Le Pérou n’a pas changé…. Et c’est tant mieux."